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l égalité doit elle être la règle ?

l égalité doit elle être la règle ? Sujets / La politique / La justice et le droit /

Un début de problématisation ...

   
Problème : il s’agit de se poser la question suivante : La justice peut-elle être inégalitaire?
Il faut réfléchir aux notions de justice, égalité et équité.
ÉGALITÉ (n. f.) ÉTYM.: latin aequalitas, "égalité". MATHÉMATIQUES: rapport entre des grandeurs en vertu duquel elles peuvent être substituées l'une à l'autre. DROIT ET PHILOSOPHIE POLITIQUE: principe selon lequel les individus, au sein d'une communauté politique, doivent être traités de la même façon. Cette dernière définition est en elle-même vague, parce qu'une société peut admettre plusieurs types d'égalité: -L'égalité des droits (ou égalité civique et politique), c'est-à-dire l'égalité devant la loi; l'égalité s'oppose ici aux privilèges. Ce type d'égalité se fonde généralement (mais pas nécessairement) sur l'idée d'une égalité naturelle entre tes hommes. Cela ne signifie pas qu'ils ont tous les mêmes forces ou les mêmes qualités, mais qu'ils ont une égale dignité. -L'égalité des conditions (ou égalité sociale). Le développement des aspirations sociales a entraîné une critique de l'insuffisance de la simple égalité des droits. Marx*, par exemple, lui reproche d'être purement formelle et illusoire. La pensée de l'égalité s'oriente alors vers un égalitarisme, cherchant, dans la mesure du possible, à égaliser les moyens et les conditions d'existence. Pour Tocqueville*, cette "passion de l'égalité" sociale est le trait dominant des démocraties modernes. Le libéralisme* a reproché à cet égalitarisme de favoriser l'égalité au détriment de la liberté* individuelle. On a pu aussi lui reprocher de confondre égalité et identité*: l'égalité suppose que les individus ont une nature ou une dignité communes, mais non qu'ils sont semblables en tous les autres points. Égalité et différence* sont donc parfaitement conciliables. Dans la même optique, on a pu aussi distinguer égalité et justice*: l'inégalité sociale n'est pas injuste en elle-même, mais seulement lorsqu'elle empêche des individus de jouir de leurs droits (cas, par exemple, des illettrés...). Il serait alors possible, théoriquement, de résoudre la contradiction entre égalité des droits et inégalité des conditions: non en supprimant celle-ci, mais en la réduisant dans les limites où l'inégalité est compatible avec la justice. Cette conception se fonde sur l'idée aristotélicienne d'équité* (juste distribution des avantages, sans que ceux-ci soient nécessairement le résultat d'un partage égal), plutôt que sur celle d'égalité. TERMES VOISINS: équité; équivalence; similitude. TERME OPPOSÉ: inégalité. CORRÉLATS: droit; justice; liberté; politique.
ÉQUITÉ (n. f.) ÉTYM.: latin aequitas, de aequus, "égal". SENS LARGE: sentiment spontané du juste et de l'injuste en tant qu'il se manifeste dans l'appréciation d'un cas particulier et concret. SENS STRICT: justice qui a égard à l'esprit plutôt qu'à la lettre de la loi et qui peut même tempérer ou réviser celle-ci dans la mesure où "elle se montre insuffisante en raison de son caractère général" (Aristote). -L'esprit de justice Plus qu'un principe ou une règle, l'équité est d'abord un esprit comme l'explique Aristote* dans l'analyse qu'il consacre à cette notion (_Éthique à Nicomaque_): l'équitable, s'il a le même contenu que le juste, est cependant "plus parfait" que le juste légal car il représente "une amélioration de ce qui est juste selon la loi". Celle-ci, en effet, comporte inévitablement des omissions ou des lacunes dues à son caractère général. L'équité, en révisant et en pondérant les dispositions légales, transmue donc la loi en un "fil de plomb" tel qu'en utilisent les architectes et qui "ne reste pas rigide mais qui peut épouser les formes de la pierre." Si l'équité est donc l'esprit de justice en tant qu'il peut s'opposer à la légalité même, la question de sa définition reste étroitement liée à celle de la justice* en tant que principe non écrit, antérieur et supérieur aux lois. -Une distribution équitable? Mais comment déterminer ce qui est juste? Les débats actuels sur la notion de justice -et donc sur l'équité- continuent de tourner autour de cette question délicate entre toutes: selon quels principes et quelles modalités peut-on déterminer ce qui est objectivement dû à chacun? Étant donné que le principe de la justice ne saurait être l'égalité arithmétique -elle ne peut viser le pur et simple nivellement de toutes les conditions- le problème posé est celui de la distribution sociale équitable des contraintes, des charges, des privilèges et des honneurs. Selon John Rawls* (_La Théorie de la justice_), il doit exister dans les partages inégaux un point d'équilibre tel que certaines inégalités doivent être préférées à des inégalités plus grandes, mais aussi à une répartition inégalitaire. L'équité -tout comme la justice- est équilibre, convenance, et juste mesure. TERME VOISIN: justice. TERMES OPPOSÉS: iniquité; injustice. CORRÉLATS: droit; égalité; morale. JUSTICE Aussi ancienne que la philosophie elle-même, la réflexion sur la justice occupe une place prépondérante dans la pensée contemporaine depuis une vingtaine d'armées. Ce regain d'intérêt s'explique par la renaissance et le renouvellement des interrogations concernant les droits de l'homme en général et l'État de droit en particulier. La question de la justice tendrait à se confondre aujourd'hui avec celle du bien commun, conçu comme respect mutuel des personnes, équilibra des libertés et solidarité sociale. Mais l'élucidation de l'idée de justice conçue dans ses termes actuels et la formulation des principes qui la constituent impliquent un détour par les théories classiques et les débats que celles-ci n'ont cessé de susciter. -La justice, vertu globale La justice est-elle une vertu*, ou bien une organisation générale harmonieuse de la vie sociale? Elle est l'une et l'autre à la fois, selon Platon* qui, dans la _République_, espérait pouvoir concilier les deux acceptions possibles du terme. Elle est en nous, comme dans la cité, le principe qui maintient chaque instance à sa place tout en présidant à l'harmonie de l'ensemble. De même que dans l'État, les magistrats commandent aux guerriers et aux artisans, de même, dans l'âme, l'esprit ou la raison commande au coeur (thumos) et au ventre (epithumia). La justice, vertu globale, est ainsi ce qui donne à chaque partie d'un ensemble la place qui lui revient, celle qui lui est due compte tenu de son essence. La tradition biblique, reprise par saint Augustin*, confirmera cette approche très globale de la justice et l'élargira même aux rapports entre l'homme et Dieu: la justice n'est pas seulement le souci et le respect du bon droit*, elle peut même aller au-delà de ce qui est dû (Matthieu, XX); en outre, elle ne réside pas tant dans les actes et les oeuvres que dans la pureté intérieure de l'homme sanctifié par la grâce*. Mais une telle conception de la justice comme vertu purement intérieure, indissociable de l'amour* et de la charité, pourrait constituer un détournement du sens usuel du terme. -La justice comme norme du droit La justice dans son sens habituel diffère autant de la vertu platonicienne que de la vertu chrétienne, et ce, à trois points de vue: elle n'est pas une qualité purement intérieure mais concerne exclusivement les relations avec autrui; elle n'inclut pas le rapport de l'homme au divin; elle ne constitue pas nécessairement un idéal de perfection: un citoyen juste n'est pas pour autant un saint! Vertu civique, la justice devrait être définie précisément, selon Aristote* comme une "disposition à accomplir des actions qui produisent et conservent le bonheur*, et les éléments de celui-ci, pour une communauté* politique" (_Éthique à Nicomaque_, V, 1). Ainsi conçue, cette disposition se décompose ensuite en justice générale ou justice légale qui a pour objet l'utilité commune de la cité, et en justice particulière ou justice au sens strict du terme, qui est orientée vers le bien des particuliers. Celle-ci comporte à nouveau deux aspects: la justice corrective, qui concerne les transactions entre les individus et qui se conforme au principe d'égalité*; et la justice distributive qui applique le principe de proportionnalité dans la répartition des avantages et des honneurs en fonction des mérites de chacun. Dans tous les cas, l'objet de la justice est toujours l'établissement d'un juste milieu reposant en dernière instance sur le principe de l'égalité. Une telle conception de la justice se retrouvera dans toute la tradition occidentale chrétienne puis laïque, mais son objet, à partir du stoïcisme* ne se limitera plus à la cité: il s'étendra au bien commun de l'humanité. -Les théories modernes de la justice On retiendra des analyses précédentes que la justice, conformément aux théories d'inspiration aristotélicienne, repose en règle générale sur un double principe: celui de l'égalité ("La loi doit être la même pour tous") et celui de l'équité* ("On doit offrir à chacun ce qui lui est dû"). Résolument fidèle à Aristote sur ce point, John Rawls*, contrairement aux philosophes utilitaristes*, accorde à la justice une prééminence sur tous les autres impératifs tels que l'efficacité, la stabilité, l'organisation, etc. Se situant par hypothèse dans un état préconstitutionnel dans lequel les individus rationnels construisent librement une société juste, sans connaitre quelle sera la position de chacun dans cette société, John Rawls postule que les contractants devront se déterminer en fonction de deux principes. Selon le premier principe, "chaque personne doit avoir un droit égal au système le plus étendu des libertés de base égales pour tous"; selon le second principe ("principe de différence"), les inégalités sociales sont acceptables si, et seulement si: 1. on peut raisonnablement s'attendre à ce qu'elles soient raisonnablement avantageuses pour chacun; 2. elles sont attachées à des positions et des fonctions ouvertes à tous. En d'autres termes, la justice -conçue comme équité- si elle implique l'égalité sur un certain plan (celui de la liberté), n'exclut pourtant pas l'inégalité, c'est-à-dire les différences de statuts économiques et sociaux: seules les inégalités qui ne profitent pas à tous doivent être tenues pour injustes (cf. John Rawls). C'est ce second principe qui a suscité les plus grandes critiques car il implique forcément une intervention de l'État, toujours problématique, pour corriger ou tout au moins équilibrer les mécanismes ou les inégalités naturelles par le biais, notamment, des impôts. Quoiqu'il en soit, l'ouvrage de John Rawls, s'il a alimenté des polémiques parfois excessives, a également suscité un débat approfondi. Signalons également les travaux de Luc Ferry et Alain Renaut qui renouent avec une longue tradition républicaine du droit et de la philosophie politique français. Pour ces deux auteurs, la justice doit être conçue comme un équilibre des libertés individuelles, tempéré par des institutions garantissant une solidarité sociale effective, et réalisé dans le cadre de ce que l'on appelle l'État de droit. JUSTICE DISTRIBUTIVE Caractère que prend la justice lorsqu'elle s'efforce de déterminer ce qui est dû à chacun en fonction de ses mérites. JUSTICE COMMUTATIVE Caractère que prend la justice lorsqu'elle conçoit ce qui est dû à chacun comme devant être strictement équivalent (interchangeable). TEXTES CLÉS: Platon, Gorgias, La République; Aristote, Éthique à Nicomaque, livre V; J. Rawls, Théorie de la justice. TERMES VOISINS: droit; équité; légalité; légitimité; vertu. TERMES OPPOSÉS: illégalité; inégalité; iniquité; injustice; violence. -CORRÉLATS: devoir; droit; État.


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Citations sur l égalité doit elle être la règle ? :

puce La représentation compréhensive doit aussi être conforme à la chose elle-même. De plus, elle doit être imaginée et imprimée dans le sujet, de manière à ce que toutes les particularités des objets puissent être reproduites avec art. - Sextus
puce L'art de la femme doit être un art né de la chair de la matrice et non des cellules du cerveau..., elle doit créer ce que l'homme a détruit originellement, ce monde de l'unité créé par Dieu et que la conscience trop fière de l'homme a ébanlé et divisé. - Anaîs Nin
puce ...il ne faut jamais désespérer son ennemi. Cela le rend fort. La douceur est une meilleure politique. Elle dévirilise. Une bonne occupation ne doit pas briser, elle doit pourrir. - Jean Anouilh
puce Instrument universel de nos communications mutuelles, le langage doit toujours suivre la même marche qu’elles. Sa destinée se règle donc sur celle de la société humaine… - Auguste Comte
puce Il est absurde d’avoir une règle rigoureuse sur ce qu’on doit lire ou pas. Plus de la moitié de la culture intellectuelle moderne dépend de ce qu’on ne devrait pas lire. - Oscar Wilde