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Un début de problématisation ...

    Le dogme de la spiritualitĂ© ne nous offre en effet qu’une idĂ©e vague ou plutĂ´t qu’une absence d’idĂ©es. Qu’est-ce que prĂ©sente Ă  l’esprit une substance qui n’est rien de ce que nos sens nous mettent Ă  portĂ©e de connaĂ®tre ? Est-il donc vrai que l’on puisse se figurer un ĂŞtre qui, n’étant point matière, agit pourtant sur la matière sans avoir ni points de contact ni analogie avec elle, et reçoit elle-mĂŞme les impulsions de la matière par les organes matĂ©riels qui l’avertissent de la prĂ©sence des ĂŞtres ? Est-il possible de concevoir l’union de l’âme et du corps, et comment ce corps matĂ©riel peut-il lier, renfermer, contraindre, dĂ©terminer un ĂŞtre fugitif qui Ă©chappe Ă  tous les sens ? Est-ce de bonne foi rĂ©soudre ces difficultĂ©s que de dire que ce sont lĂ  des mystères, que ce sont des effets de la toute puissance d’un ĂŞtre encore plus inconcevable que l’âme humaine et que sa façon d’agir ? RĂ©soudre ces problèmes par des miracles et faire intervenir la divinitĂ© n’est-ce pas avouer son ignorance ou le dessein de nous tromper ?
Ne soyons donc point surpris des hypothèses subtiles, aussi ingénieuses que peu satisfaisantes, auxquelles les préjugés théologiques ont forcé les plus profonds des spéculateurs modernes de recourir, toutes les fois qu’ils ont tâché de concilier la spiritualité de l’âme avec l’action physique des êtres matériels sur cette substance incorporelle, sa réaction sur ces êtres, son union avec le corps. L’esprit humain ne peut que s’égarer lorsque renonçant au témoignage de ses sens, il se laissera guider par l’enthousiasme et l’autorité.
Si nous voulons nous faire des idées claires de notre âme, soumettons la donc à l’expérience, renonçons à nos préjugés, écartons les conjectures théologiques, déchirons des voiles sacrés qui n’ont pour objet que d’aveugler nos yeux et de confondre notre raison. Que le physicien, que l’anatomiste, que le médecin réunissent leurs expériences et leurs observations pour nous montrer ce que nous devons penser d’une substance qu’on s’est plu à rendre méconnaissable ; que leurs découvertes apprennent au moraliste les vrais mobiles qui peuvent influer sur les actions des hommes ; aux législateurs les motifs qu’ils doivent mettre en usage pour les exciter à travailler au bien-être général de la société ; aux souverains les moyens de rendre véritablement et solidement heureuses les nations soumises à leur pouvoir. Des âmes physiques et des besoins physiques demandent un bonheur physique et des objets réels et préférables aux chimères dont depuis tant de siècles on repaît nos esprits. Travaillons au physique de l’homme, rendons le agréable pour lui, et bientôt nous verrons son moral devenir et meilleur et plus fortuné ; son âme rendue paisible et sereine, sa volonté déterminée à la vertu par les motifs naturels et palpables qu’on lui présentera.
Les soins que le législateur donnera au physique formeront des citoyens sains, robustes et bien constitués qui, se trouvant heureux, se prêteront aux impulsions utiles que l’on voudra donner à leurs âmes. Ces âmes seront toujours vicieuses quand les corps seront souffrants et les nations malheureuses. mens sana in corpore sano. Voilà ce qui peut constituer un bon citoyen.
Plus nous réfléchirons et plus nous demeurerons convaincus que l’âme, bien loin de devoir être distinguée du corps, n’est que ce corps lui-même envisagé relativement à quelques-unes de ses fonctions, ou à quelques façons d’être et d’agir dont il est susceptible tant qu’il jouit de la vie. Ainsi l’âme est l’homme considéré relativement à la faculté qu’il a de sentir, de penser et d’agir d’une façon résultante de sa nature propre, c’est-à-dire, de ses propriétés, de son organisation particulière et des modifications durables ou transitoires que sa machine éprouve de la part des êtres qui agissent sur elle.
Ceux qui ont distingué l’âme du corps, ne semblent avoir fait que distinguer son cerveau de lui-même. En effet le cerveau est le centre commun où viennent aboutir et se confondre tous les nerfs répandus dans toutes les parties du corps humain : c’est à l’aide de cet organe intérieur que se font toutes les opérations que l’on attribue à l’âme ; ce sont des impressions, des changements, des mouvements communiqués aux nerfs qui modifient le cerveau ; en conséquence il réagit, et met en jeu les organes du corps, ou bien il agit sur lui-même et devient capable de produire au dedans de sa propre enceinte une grande variété de mouvements, que l’on a désignés sous le nom de facultés intellectuelles.

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